Test Core i9-14900K et Core i5-14600K

Après plusieurs semaines de rumeurs, spéculations et fuites, Intel annonce (enfin) ses processeurs Core de 14ème génération, également connus sous le nom de code Raptor Lake Refresh. Ce lancement va se faire en plusieurs étapes.

Concrètement, la gamme complète sera disponible dans les mois à venir tandis que pour l’heure nous avons droit aux références K équipées en natif d’un coefficient multiplicateur débloqué. Intel apporte quelques ajustements afin d’augmenter les performances face à ses Core de 13^ème génération. Le format LGA 1700 est de son côté conservé, un atout important permettant une exploitation sur les cartes mères Z790 et Z690 actuelles.

Nous vous proposons le test complet de la vitrine, Le Core i9-14900K. Cette référence dispose de 24 cœurs physiques et gère 32 threads. Sa fréquence maximale atteint les 6 GHz tandis que son contrôleur mémoire prend en charge en natif de la DDR5 à 5600 MHz contre de la DDR4 à 3200 MHz.

Nous l’avons mis à l’épreuve dans différents scénarios afin de connaitre ses prestations. Sommes-nous devant le processeur grand public le plus puissant du moment ?

 Core i9-14900K et Core i5-14900K, les présentations

Le Core i9-14900K est le successeur de l’actuel Core i9-13900K. Il n’y a pas de révolution ni de changement fondamental entre les deux puces. L’architecture Raptor Lake est aux commandes avec son approche hybride mariant deux types de cœurs, des P-Cores et des E-Cores. C’est une timide étape vers la suite attendue normalement en fin d’année 2024.

A l’origine, Raptor Lake incarne une importante optimisation à l’architecture Hybride Alder Lake introduite par les Core de 12ième génération. Le Core i9-14900K est la vitrine avec une mécanique disposant de 24 cœurs physiques, gérant 32 threads et capable de proposer une fréquence maximale de 6 GHz. Nous retrouvons un cache L3 de 36 Mo contre un cache L2 de 32 Mo soit 2 Mo par cœur P-Core (8 au total) et 4 Mo par cluster E-Core.

Le gros du travail concerne la fréquence avec des E-Core capables d’atteindre les 4,4 GHz (4,3 GHz pour le Core i9-13900K) et du 6 GHz au maximum pour les P-Cores (5,8 GHz pour le Core i9-13900K). Pour résumer, nous sommes devant un Core i9-13900K boosté avec +200 MHz au niveau de la meilleure fréquence.

Dans le détail, Intel annonce une fréquence de base de 2,4 GHz pour les E-Cores (16 unités) et 3,2 GHz pour les P-Cores (8 unités). La fréquence turbo des P-Cores atteint les 5,6 GHz contre 4,4 GHz pour les E-Cores tandis que la fréquence Turbo boost Max 3.0 des P-Cores est à 5,8 GHz contre 6 GHz pour la fréquence Thermal Velocity boost.

Le processeur gère un maximum de 20 lignes PCIe et s’équipe d’un contrôleur mémoire prenant en charge la DDR5 à 5600 MHz et la DDR4 à 3200 MHz en natif.

Il est annoncé avec une enveloppe thermique de 125 Watts avec un MTP (Max Turbo Power) à 253 Watts (241W pour le Core i9-12900K et 253W pour le Core i9-13900K). Ce chiffre demande une solide solution de refroidissement pour éviter de se retrouver avec une technologie Thermal Throttling active. A l’approche des 100°C, elle abaisse la fréquence afin de stopper la hausse de la température. Le processeur perd alors en performance et comme nous le verrons c’est un problème. Sa partie graphique n’évolue pas. Nous retrouvons un iGPU UHD 770 prenant en charge les sorties vidéo eDP 1.4b, DP 1.4a et HDMI 2.1. Elles seront assurées par la carte mère.

Il s’exploite au travers d’un socket LGA 1700 présent sur les cartes mères actuelles Z790 et Z690. A noter que si le Z790 assure d’un Thunderbolt 4, du Wi-Fi 6E ou encore du PCIe 4.0 et de l’USB 3.2 Gen 2×2, les nouvelles versions dites « Refresh » comme la ROG Maximus Z790 Dark Hero que nous avons utilisée dans ce dossier apporte du Wi-Fi 7.0.

En effet Intel n’introduit pas de nouveau chipset pour ce lancement. Toutes les cartes mères 700 et 600 series actuelles prennent en charge ces processeurs, certaines nécessitent cependant une mise à jour du micrologiciel UEFI. Certains constructeurs lancement toutefois de nouveaux modèles de cartes mères basés sur le chipset Z790. Elles assurent le support de quelques nouvelles fonctionnalités comme le Wi-Fi 7.

Enfin malgré des rumeurs annonçant une augmentation des prix, ce n’est pas le cas. Intel applique la même politique tarifaire

Le Core i5-14600K profite de la même approche. Il est issu de l’architecture Raptor Lake avec un bonus du côté des fréquences afin de proposer un peu plus de punch face à son ainé le Core i5-13600K. Il ne faut pas s’attendre à une révolution mais une petite augmentation des prestations dans tous les usages que nous parlions de bureautique, de création ou de gaming.

Ce processeur embarque un total de 14 cœurs physiques dont 6 P-Cores et 8 E-Cores. Sachant que les P-Cores prennent en charge la technologie Hyper-Threading, nous avons le support de 20 threads.

Etant sur le segment des Core i5, les fréquences Thermal Velocity boost et Turbo boost Max ne sont pas présentes. Les P-Cores sont calibrés à une fréquence de base de 3,5 GHz contre un maximum de 5,3 GHz en mode Turbo tandis que le E-Cores fonctionnent à 2,6 GHz contre 4 GHz au maximum en mode Turbo. Il embarque un total de 20 Mo de cache L2 et 24 Mo de cache L3 tandis que sa solution graphique est un iGPU UHD 770.

Comme nous l’avons indiqué en début d’article, ces deux références font partie d’une première vague de processeurs Raptor Lake Refresh. Intel se concentre sur ses solutions haut de gamme, ses puces orientées gaming et équipées pour l’overclocking. Ainsi toutes les références disponibles dès à présent disposent d’un coefficient multiplicateur débloqué et s’accompagnent d’une enveloppe thermique (Processor base Power) de 125 Watts.

Le Core i9-14900K affiche un MTP (Max Turbo power) à 253 Watts contre 181 Watts pour le Core i5-14600K. Il est donc impératif d’utiliser une solution de refroidissement en conséquence au risque de se retrouver avec des processeurs aux performances bridées en raison d’une température de fonctionnement trop élevée . Enfin, nous retrouvons également un contrôleur mémoire DDR5-5600 et DDR4-3200 capable de gérer 192 Go de RAM.

Voici l’ensemble de références disponibles dès aujourd’hui

Il est intéressant de noter que parmi toutes ces nouveautés, le Core i7-14700K (KF) profite d’un traitement de faveur. Intel ajoute 2 P-Cores par rapport à la configuration de son ainé, le Core i7-13700K. Nous passons d’une puce 16C/24T à une solution 20C/28T. Cette amélioration devrait se traduire par une hausse plus importante des performances de quoi le positionner comme l’une des références les plus intéressantes de cette génération surtout qu’Intel a conservé la même politique tarifaire.

ROG Maximus Z790 Dark Hero, présentation

Pour ce dossier, nous avons utilisé l’une des dernières créations d’Asus, la ROG Maximum Z790 Dark Hero. Elle n’est pas totalement nouvelle puisque sa charpente s’appuie sur le ROG Maximus Z790 Hero.

Le chipset Z790 est dédié aux plateformes visant différents segments du marché comme le gaming, l’overclocking ou encore la création.

Elle s’arme en conséquence afin de pouvoir accueillir des composants musclés et gourmands. Elle prend en charge les processeurs Core de 12, 13 et 14ème génération. Tous s’exploitent au travers d’un socket LGA 1700. Son équipement lui permet de proposer les dernières avancées. Par exemple, elle se dote de deux ports PCIe 5.0 x16 (x16 ou x8/x8), d’un port PCIe 4.0 et de quatre slots mémoire DDR5 à 8000 MHz (OC).

Le stockage comprend quatre SATA 6 Gb/s et 5 emplacements M.2 dont quatre au format 2280 câblés en PCIe 4.0 x4 et un au format 22110 câblé en PCIe 5.0 x4.

La partie réseau comprend du filaire avec de l’Intel 2,5 Gb Ethernet et du sans-fil avec du Bluetooth 5.4 et du 2 x 2 Wi-Fi 7 (fréquence 2.4/5/6 GHz, bande passante 320 MHz, jusqu’à un taux de transferts de 5.8 Gbps ).

Sa connectique arrière s’arme de deux ports USB Type C Thunderbolt 4, de six ports USB 10 Gbps dont un de type C et de quatre ports USB 5 Gbps.

Il est possible d’ajouter de l’USB 20 GBps (avec le support de 60W PD/QC4+), des ports USB 2.0 et 5 Gbps via plusieurs en-têtes sur le PCB.  A noter que pour profiter d’une charge de 60W, il faut brancher le connecteur PCIe 8 broches présent au coté du classique 24 broches ATX.

La gestion de l’aRGB n’est pas oubliée avec 3 en-têtes aRGB de deuxième génération et une en-tête classique RGB.

Au format ATX, elle propose de gérer de nombreux périphériques de refroidissement. Pour ce faire, elle dispose de connecteurs d’alimentation 4-pin CPU Fan, OPT Fan, AIO Pump et de quatre châssis Fan. Nous retrouvons aussi un W_Pump+, deux connecteurs 2-pin Water et Water Out et un connecteur 3-pin. Pour l’audio, Asus propose du SupremeFX accompagné d’un ESS ES9218 Quad DAC.

Sa robe est particulièrement travaillée avec d’un côté un carénage en métal et plusieurs éléments en aluminium voués au refroidissement des SSD M.2 et de l’autre un éclairage original Polymo Lighting.

Il se situe au niveau de la plaque supérieure du carter de protection de la connectique arrière afin d’être visible si le boitier est équipé d’un panneau vitré. Nous avons également une plaque arrière en métal jouant un double rôle. Elle renforce la rigidité du PCB tout en proposant une surface de dissipation thermique supplémentaire afin d’aider au refroidissement.

Son schéma d’alimentation comprend une configuration VRM de type 20+1+2 Power Stages (Core +GT+VCCIN Aux) avec à la clé 90A du côté « vCore/GT » et 70A pour « l’Aux ».

A l’occasion du passage au 2 x 2 Wi-Fi 7, Asus inaugure une nouvelle approche au niveau de la connectique de ses antennes et elle est la bienvenue. Il n’est plus nécessaire de viser l’embout au risque de torsader chaque câble et à terme les abîmer. Désormais chaque faisceau s’équipe d’un connecteur qui se clipse. C’est simple et diablement efficace. C’est à se demander pourquoi Asus ne l’a pas introduit plus tôt . Concernant le Wi-Fi, l’utilitaire Armory Crate propose un outil afin de positionner au mieux l’antenne pour profiter d’un signal optimal.

Dans le même esprit, chaque connecteur M.2 profite d’une fixation rapide et sans outil (Q-Latch) au lieu d’une classique « petite » vis. De plus, un nouveau système de verrouillage du slot PCIe x16 principal est présent, le PCIe Slot Q-Release .

Une simple pression sur un bouton permet de libérer la carte graphique de son emplacement. C’est pratique.

Les bidouilleurs profitent de boutons Power, Clear CMOS, BIOS Flashback,FlexKey et Retry en plus d’un jumper CPU Over Voltage, d’un petit afficheur debug LED et d’une en-tête pour une sonde thermique.

Enfin, le bundle comprend des câbles RGB, ARGB et SATA, une clé USB comprenant des drivers et des applications, une antenne, quelques goodies ou encore un support pour l’installation d’un petit ventilateur au niveau du radiateur VRM. Le ventilateur est en option. Malheureusement, la carte fille Hyper M.2 présente dans le bundle de son ainée, la ROG Maximus Z790 HERO disparait.

Protocole de test.

Nous avons mis en compétition ces Core i9-13900K et Core i5-13600K avec plusieurs autres références comme les Core i9-12900K, Core i5-12600K, Core i9-11900K, Core i5-11600K, le Ryzen 9 7900X et le Ryzen 9 5900X et le Ryzen 5 5600X.

Configuration Ryzen 9 7900X

• Carte mère : X670E Aorus Xtreme,
• Mémoire : Kit Dominator Platinum RGB DDR5-6000 CL30 2 x 16 Go.
• Carte graphique : GeForce RTX 3080 Ti Founders Edition,
• Unité de stockage : SSD MP600 Pro 1 To (Corsair),
• Alimentation : HX1000i de Corsair.

Configuration Ryzen 9 5900X / Ryzen 5 5600X

• Carte mère : X570S AERO G,
• Mémoire : Kit Vengeance RGB 2x 8 Go de DDR4-3200 MHZ 16-18-18-36,
• Carte graphique : GeForce RTX 3080 Ti Founders Edition,
• Unité de stockage : SSD MP600 Pro 1 To (Corsair),
• Alimentation : HX1000i de Corsair.

Configuration Core i9-11900K / Core i5-11600K

• Carte mère : Z590 Aorus Xtreme
• Mémoire : Kit Vengeance RGB 2x 8 Go de DDR4-3200 MHZ 16-18-18-36,
• Carte graphique : GeForce RTX 3080 Ti Founders Edition,
• Unité de stockage : SSD MP600 Pro 1 To (Corsair),
• Alimentation : HX1000i de Corsair.

Configuration Core i9-12900K / Core i5-12600K

• Carte mère : ROG Maximus Z690 Hero,
• Mémoire : Kit G.Skil RIPJAMS S5 DDR5-5200 CL40 2 x 16 Go,
• Carte graphique : GeForce RTX 3080 Ti Founders Edition,
• Unité de stockage : SSD MP600 Pro 1 To (Corsair),
• Alimentation : HX1000i de Corsair.

Configuration Core i9-13900K / Core i5-13600K et Core i9-14900K / Core i5-14600K

• Carte mère : ROG Maximus Z790 Dark Hero,
• Mémoire : Kit Vengeance RGB DDR5 6400 MHz CL38 de Corsair
• Carte graphique : GeForce RTX 3080 Ti Founders Edition / GeForce RTX 4090 Gaming OC de Gigabyte,
• Unité de stockage : SSD MP600 Pro 1 To (Corsair),
• Alimentation : HX1000i de Corsair.

Le système d’exploitation est Windows 11 Pro 22H2 (64 bits). Nous avons effectué une batterie de benchmarks synthétiques et de mesures de performances sous différents logiciels. Voici une synthèse des applications utilisées.

Benchmarks théoriques.

• CrossMark
• PCMark 10,
• 3DMark,
• Sandra Lite 2015,
• GeekBench 6 Pro,
• AIDA Extreme.

Benchmarks réels.

• Cinebench R23,
• WebXPRT 3
• Compression : WinRar, Z-ZIP et Zip Windows 10 (154 fichiers d’un poids total de 384 Mo),
• Compression audio avec iTunes 12.1.2 64 bits (10 fichiers MP3),
• Encodage vidéo avec MainConcept (Vidéo MPEG 2 en H.264/AVC Pro (profil H.264 High),
• Encodage vidéo HandBrake (Encodage d’un fichier vidéo d’environ 6.27 GB en 3840 x 1714, 73.4 Mbps, 24fps, H.264, .mov en un fichier video d’environ 1480 MB en 1920×858, ~17.1 Mbps, 24fps, H.264, .mp4),
• Pov-Ray 3.7,
• Bureautique (Word, Excel),
• Navigation Web,
• Multimédia (lecture audio, vidéo),
• Blender,
• X264 FHD (encodage audio).

Les consommations électriques sont prises à l’aide d’un wattmètre. Elles correspondent à la demande globale de chaque plateforme équipée d’une solution graphique GeForce RTX 3080 Ti Founders Edition de Nvidia. L’exercice consiste à pousser au maximum le processeur. Il fonctionne à 100% de ses capacités. La carte graphique est de son coté au repos.

Nous avons également testé plusieurs jeux vidéo en Full HD / Low Option (RTX 3080 Ti) et Full Option (RTX 4090).

Les titres sont:

• Far Cry 6
• Metro Exodus,
• Watch_Dogs Legion
• Total War : WarHammer,
• Horizon Zero Dawn,
• Shadow Of The Tomb Raider,
• CyberPunk 2077.

Core i9-14900K et Core i5-14600K, bilan des performances.

Voici un bilan général des performances. Nous avons pris comme référence les prouesses du Core i5-11600K. Il dispose d’un indice de 100. Nous vous proposons deux bilans.

Performance en usage courant

L’un correspond à un ensemble varié d’applications sous Windows 11 exploitant plus ou moins l’ensemble des cœurs disponibles. Nous sommes dans des situations diverses représentant un contexte d’usage courant, mariant différents types d’exercices (hors-jeux vidéo).

Nous avons intégré dans ce bilan général beaucoup d’applications mais également considéré le répondant de la plateforme et de ses sous-systèmes. Les performances brutes de chaque processeur sont prises en considération mais nous avons aussi d’autres critères comme le répondant de la mémoire vive et de l’unité de stockage.

Nous avons par exemple des logiciels comme iTunes pour l’encodage audio, Zip Windows pour la compression de fichiers ou encore des benchmarks génériques comme PCMark et CrossMark. Nous utilisons une variété d’applications (navigateur, traitement de texte, lecteur MultiMedia…).

Ce classement est un bilan autour de dizaine d’applications et de dizaines d’heures de tests !

Aucune mauvaise surprise ici. La promesse d’Intel de redonner du tonus à son offre processeur est tenu. Par contre, il ne faut pas s’attendre à une hausse explosive des performances. Face à son ainé le Core i9-13900K, nous enregistrons un gain de 4% environ. C’est toujours bon à prendre mais cela ne transforme pas l’expérience PC. Il est même difficile de s’en rendre compte en usage courant. La même remarque s’applique au Core i5-14600K. Nous sommes sur un gain de 4% environ.

Au final, si vous êtes déjà équipé d’un Core i5-13600K ou d’un Core i9-13900K, le passage à cette génération n’est pas intéressant aux regards de l’investissement. Par contre, si vous êtes équipés d’un Core i5-12600K ou d’un Core i9-12900K, les gains en performance sont plus conséquents . A cela s’ajoute la variable prix qui ne s’accompagne d’aucune hausse face au Core de 13^ième génération.

L’utilitaire Sandra Lite 2015 confirme l’augmentation modeste des performances. Il renvoie une puissance brute de 900 GOPS pour le Core i9-14900K contre 889 GOPS pour le Core i9-13900K et 520 GOPS pour le Core i5-14600K contre 515 pour le Core i5-13600K. Il est intéressant de noter qu’avec ses 628 GOPS, le Ryzen 9 7900X se positionne devant les deux références Core i5 tandis qu’il se positionne en retrait dans notre bilan usage courant. Il n’y a rien de surprenant sachant que nous travaillons en prenant en considération la prestation globale de la plateforme et non pas uniquement la puissance du CPU.

Performance en multicœurs (création)

Passons maintenant à notre deuxième bilan incluant cette fois uniquement des applications massivement multi-threadées, en clair capables d’exploiter tous les cœurs de chaque processeur.

Le classement est plus marqué avec des différences importantes entre chaque famille de processeur. Une nouvelle fois le Core i9-14900K décroche la première place. Son avance face au Core i9-13900K est par contre plus faible qu’en usage courant. Nous sommes devant un écart de 3% seulement en prenant comme référence le bilan du Core i5-11600K.

L’une des explications concerne sa chaleur. A l’image de son ainé, le Core i9-14900K est un processeur très gourmand en énergie au point de mettre en difficulté notre Watercooling Asus Ryujing III 360 aRGB. Dans certaines situations et avec certains logiciels, il atteint les 100°C (voir la capture d’écran). Du coup, les technologies Thermal Throttling et Power Limit Throttling s’activent. Les fréquences de ses P-Cores et E-Cores chutent tout comme ses performances.

A noter que nous travaillons avec des moyennes. Selon la nature des tests, les écarts peuvent être plus importants.

Performances gaming.

Voici les performances en gaming. Nous avons sélectionné les définitions 1080p / Low Option. La carte graphique est une GeForce RTX 3080 Ti Founders Edition.

Le Core i9-14900K se positionne à la première place suivi de très près du Core i9-13900K. Le Core i5-14600K se place devant son ainé le Core i5-13600K d’une courte tête (+2% seulement). Le Core i9-12900K est loin derrière puisqu’il se retrouve à la sixième place devancé par les deux Core i5.

Le petit boost proposé par Intel suffit-il pour prendre la main sur le Ryzen 9 7950X3D ? Nous avons fait des tests en 1080p et Full Option avec 7 jeux différents et une GeForce RTX 4090.

AMD conserve la main avec une confortable avance. En prenant comme référence le bilan proposé par le Core i9-13900K, nous sommes à 111 pour le Ryzen 9 7950X3D et 105 points pour le Core i9-14900K.

Il devient de plus en plus compliqué voir impossible de proposer un bilan universel en gaming. Pourquoi ? Le comportement des processeurs en particulier du Ryzen 9 7950X3D et du Core i9-14900K ne sont pas identiques. En clair une premiere place avec un jeu ne veut pas dire une autre première place avec un titre différent.

Avec la liste de notre protocole nous obtenons ce classement. Par contre avec d’autres jeux, il peut être très différents.  Voici nos relevés de framerates.

Nous pouvons voir que nous retrouvons le classement d’Intel concernant Far Cry 6 par exemple ou encore Métro et Horizon Zero Dawn sans oublier Metro Exodus.

Core i9-14900K et Core i5-14600K, performances environnementales.

Avant d’évoquer l’overclocking, voici un bilan des températures.

Température de fonctionnement.

Ces deux puces ont de fortes exigences en matière de refroidissement. Il est impératif d’équiper la configuration d’un système haut de gamme capable de dissiper plus de 250 Watts. Voici les températures relevées avec un Watercooling AIO de 360 signé Asus (ROG RYUJIN II 360 + Ryujing III 360 aRGB).

Malgré le positionnement haut de gamme de cet AIO, le Core i9-14900K atteint les 100°C en fortes sollicitations. La conséquence est une chute de sa fréquence et de ses performances. Il libère toute sa puissance sur de courtes durées avec notre configuration. Dans un tel contexte, envisager de l’overclocking n’a aucun intérêt. Cela va seulement empirer la situation puisque le temps avant qu’il atteigne les 100°C va se raccourcir pour ne pas dire devenir nul.

Le bilan est par contre plus intéressant avec le Core i5-14600K. Quel que soit le niveau de sollicitation, sa température est maitrisée. Toujours sous la barre des 85°C, il conserve toute sa puissance sur le long terme et profite de ses fréquences maximales.

Overclocking

Ces deux processeurs font partie de la gamme K. Ils sont équipés d’un coefficient multiplicateur débloqué, un atout pour l’OC. La présence d’une architecture hybride avec des P-Cores et de E-Cores offre deux actions possibles puisque chaque type de cœur s’accompagne de ses propres fréquences. De plus pour les exigeants, il est possible de travailler cœur par cœur.

Pour ce dossier, nous avons procédé de manière plus « traditionnelle » avec une synchronisation de tous les cœurs de même type. Nous avons utilisé cette méthode via l’utilitaire Intel « Extreme Tuning Utility ». A cela s’ajoute l’utilisation du profil XMP 3.0 de nos barrettes DDR5 avec à la clé une fréquence de 6400 MHz en CL38.

Le bilan avec le Core i5-14600K est prometteur. En quelques minutes, nous sommes parvenu  à propulser ses P-Cores à 5.7 GHz et ses E-Cores à 4,5 GHz de manière synchronisée tout en conservant l’activation du profil XMP de notre mémoire vive. Il est sûrement possible de faire un peu mieux. Pourquoi ? Notre ennemi a été la température. Avec ce paramétrage avec 10 minutes de burn intensif elle s’est stabilisée à 98°C, une limite absolue avant l’activation de la protection Thermal Throttling et d’une chute de ses performances. Dans notre cas, il a conservé 100% de sa puissance tout le temps.

Le bilan avec quelques applications de tests dévoile une hausse des performances entre 6 et 8 %.

Pour le Core i9-14900K, l’affaire se complique car notre AIO n’est pas capable d’affronter ses besoins en refroidissement aux fréquences en sortie de carton. Nous avons cependant testé une nouvelle approche d’Intel présentée à l’occasion du lancement de ses Core de 14ème génération. L’application « Extreme Tuning Utility » s’arme d’une nouvelle fonction exploitant l’IA pour faire tout le travail à votre place. Nommée AI Assist, elle propose après une analyse et des tests un nouveau paramétrage du processeur en fonction de votre machine.

Dans notre cas, l’IA propose 6,1 GHz sur 2 P-Cores, 5,9 GHz sur les P-Core et 4.5 GHz pour les E-Cores. Nous avons une modification du Turbo Boost Power Max passant de 253W à 450W et la mise en place de températures critiques. Il suffit de valider pour profiter immédiatement du résultat. Il n’est pas nécessaire de redémarrer le PC.

Notre test sous Cinebench R23 confirme le nouveau paramétrage avec l’ensemble de E-Core à 4.5 au lieu de 4.4 GHz et l’ensemble des P-Core à 5.9 GHz au lieu de 5.8 GHz et même 6.1 GHz pour un P-Core. Les bienfaits sont de courtes durée car la température pose rapidement un problème.

Consommation électrique

Voici à présent les besoins énergétiques de nos différentes plateformes dans leur ensemble. Le mode charge correspond à un burn du processeur. Il fonctionne à 100% de ses capacités. Le reste de la configuration est au repos.

Nous insistons mais la gestion de la température est cruciale sans quoi le comportement du processeur peut être modifié de manière importante. Le Core i9-14900K est un processeur très gourmand. Il demande une solide alimentation surtout si une carte graphique haut de gamme est de la partie. La consommation de notre plateforme se situe entre 64 et 388 Watts selon son niveau de charge et entre 68 et 249 Watts équipée du Core i5-14600K.

Pour le Core i9, nous retrouvons le même bilan qu’avec son ainé. Il ne se s’agit pas de la consommation maximale possible. Nos mesures sont toujours le résultat de trois tests de 10 minutes avec un échauffement de la plateforme auparavant afin que les différents composants soient à température. Du coup, l’activation des protections Thermal Throttling et Power Limit Throlling est inévitable et nous retrouvons des profils en gros identiques.

Pour le Core i5-14600K, il n’y a pas eu de souci particulier. Les deux Core i5 n’atteignent aucune température limite et fonctionnent à plein régime. A noter que la consommation un peu élevée au repos est uniquement liée à la carte mère.

Couts et empreintes carbones.

Les différences entre les plateformes se retrouvent immédiatement dans le coût d’exploitation et l’empreinte carbone de fonctionnement. Que nous parlions de l’un ou de l’autre, ils sont directement liés à la demande énergétique de notre plateforme. Les consommations au repos et en burn permettent de calculer le coût annuel de fonctionnement et son empreinte carbone de fonctionnement.

Notre base de travail est une utilisation quotidienne de 6 heures par jour, 365 jours par an avec un tarif de 20,62 cts € le kWh facturé (tarifs réglementé métropole au 01/02/2023 d’EDF pour une puissance souscrite de 6 kVA).

A noter l’augmentation du tarif par rapport au 1 aout 2022 où le kWH facturé était vendu 17.40 cts € (+18% !)

L’indicateur EDF, en gramme d’équivalent CO2 pour la production de 1 kWh, est fixé à 27.15 grammes (période décembre 2021 à décembre 2022). Il est synonyme du taux de rejet de gaz à effet de serre induit par la production de l’électricité consommée.

Notre plateforme équipée d’un Core i9-14900K a un coût d’exploitation annuel entre 37 et 175€ et une empreinte carbone de fonctionnement comprise entre 4.8 et 23.1 kilogrammes d’équivalent CO2. Ces deux bilans sont compris entre 37 à 112 € et 4.9 à 14.8 kilogrammes d’équivalent CO2 avec le Core i5-14600K.

Détails des benchmarks

PCMark 10 est une évolution de PCMark 7.
Cet outil englobe plusieurs séries de tests pour évaluer les performances d’un PC hors-jeux. Elles sont rassemblées dans trois catégories, Essentiels, Productivité et Création de contenus numériques. Nous retrouvons ainsi des tests de vidéo-conférence, de navigation web, de démarrage d’applications, de traitement de texte de tableurs mais aussi d’éditions photo et vidéo et de rendus 2D et 3D.

X264 FHD benchmark.
Ce bench en version 64 bits évalue les performances d’une plateforme en encodage vidéo en exploitant le « codec » x264. Il utilise les derniers raffinements en la matière avec des optimisations pour les instructions AVX et SSE4.

Cinebench R23
Cinebench est basé sur le logiciel Cinema 4D et permet le rendu d’une image en utilisant l’ensemble des cores de calcul disponibles.

Compression Winrar, Z-ZIP et ZIP Windows
Voici à présent le temps nécessaire pour la compression avec Winrar v5.21 64-bit, Z-ZIP v9.2 64-bits et le module Zip de Windows de 154 fichiers (384 Mo). Plus le temps est faible et plus le processeur est performant.

Encodage Audio : iTunes v12.21 64-bit.

Encodage ACC de 10 fichiers MP3.

HandBrake
Encodage d’un fichier vidéo d’environ 6.27 GB en 3840 x 1714, 73.4 Mbps, 24fps, H.264, .mov en un fichier video d’environ 1480 MB en 1920×858, ~17.1 Mbps, 24fps, H.264, .mp4.

POV Ray v3.7

WebXPRT 3

CrossMark

Blender Benchmark Launcher 3.2.1

Nous avons également exécuté le test CPU Profile.

Il évalue les prouesses du processeur en gaming en simple et multi-cœurs. Dans chaque cas, un score est attribué permettant de connaitre ses performances en fonction du nombre de cœurs utilisés.

Conclusion

Core i5-14600K