Pour la première fois en deux décennies, les performances moyennes des processeurs de PC enregistrent une baisse, selon les données publiées par PassMark Software. Il s’agit d’une évolution inattendue qui pourrait marquer un tournant majeur pour l’industrie informatique.
Depuis 2004, PassMark collecte et analyse les performances des processeurs via son outil PerformanceTest. Il est devenu avec le temps un outil populaire dans l’évaluation des performances CPU. Jusqu’ici, les données montraient une progression constante de la puissance des processeurs cependant un changement a été observé depuis le début de l’année. Les processeurs de bureaux sont en perte de vitesse de 0,5 % contre 3,4 % pour les modèles destinés aux ordinateurs portables.

Ces ralentissements contrastent fortement avec les croissances observées en 2024 (+ 9,5 % pour les ordinateurs de bureau et + 13,9 % pour les laptops).
Ces chiffres de PassMark montrent une tendance intéressante, voire préoccupante, dans l’évolution des performances moyennes des processeurs sur le marché en 2025. La baisse de 0,5 % pour les CPU de bureau et de 3,4 % pour les CPU mobiles semble suggérer un ralentissement de l’augmentation des performances, voire un plateau.
Il est vrai que la comparaison entre un mois et demi de données et une année complète peut être trompeuse. Cependant, si PassMark note que cet effet saisonnier ne s’est pas produit les années précédentes, cela pourrait indiquer un changement plus structurel dans l’évolution du marché des processeurs. Il faudra suivre l’évolution sur l’année pour voir si cette tendance s’inverse avec l’arrivée de nouveaux modèles et d’éventuelles optimisations logicielles.
Un ralentissement technologique ou un choix stratégique ?
Cette situation interpelle et interroge. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer. Tout d’abord, il est possible qu’il s’agit d’une évolution des choix des consommateurs, qui privilégient désormais des processeurs moins gourmands en énergie plutôt que des modèles ultra-performants. Ensuite, la « course aux mégahertz », qui a longtemps défini la stratégie d’Intel, touche peut-être à ses limites face aux contraintes physiques de la miniaturisation.
Il est aussi possible que nous soyons sur un plateau technologique. En clair les processeurs x86 auraient-ils atteint un seuil de progression difficile à franchir ? L’adoption massive de l’architecture ARM tend a confirmer cette hypothèse. Aujourd’hui les puces M d’Apple rivalisent, voire surpassent, les performances des processeurs x86 tout en affichant une efficacité énergétique sans comparaison. D’autres acteurs sont désormais sur ce terrain comme Qualcomm qui intensifie sa présence sur le marché PC (Snapdragon X Elite).
Enfin une autre tendance se dessine autour des processeurs. Avec l’IA il intègre désormais une nouvelle entité, le NPU qui de son coté offre une nouvelle unité de puissance dédiées aux traitement des tâches d’IA. Cet changement doit désormais est pris en compte par les benchmarks. Les derniers tests de GinjFo proposent désormais une étude autour de la puissance du NPU si ce dernier est disponible.
Source : PassMark via notebookcheck
[ Ces chiffres de PassMark montrent une tendance intéressante, voire
préoccupante, dans l’évolution des performances moyennes des
processeurs sur le marché en 2025. ]
C’est surtout une preuve que l’overclocking imposé par défaut par les
fabricants chinois de Taïwan de cartes mères est capable de tromper de
prétendus “indices” de performance dont les récents correctifs suite
à des problèmes de surchauffe et d’instabilité des processeurs du
leader mondial Intel permettent d’observer un renversement de tendance.
Ceci est une bonne nouvelle pour la planète au regard de l’efficacité
énergétique.
A noter que l’inflexion est nettement plus prononcée sur PC de bureau.
[ Ensuite, la “course aux mégahertz”, qui a longtemps défini la
stratégie d’Intel, touche peut-être à ses limites face aux contraintes
physiques de la miniaturisation. ]
A l’évidence la stratégie d’overclocking extrême suivie par Intel a
atteint le paroxysme de sa stupidité au regard de son inefficacité
énergétique cependant l’empilement de plaquettes permettrait de
repousser les limites de la miniaturisation sans pour autant
augmenter les performances des processeurs en l’absence de refonte
architecturale (e.g. exécution 2×64 bits MIMD rétro-compatible AX-64)
afin d’élever le débit d’instructions à fréquence modérée.