Politique et économie

Débit Internet et Fracture numérique, la France prend un retard considérable

L’UFC-Que Choisir dévoile, au travers d’une étude, l’ampleur de la fracture numérique en France. Confirmant nos dires autour de l’analyse des statistiques de Steam, la France prend désormais un retard considérable face aux autres pays d’Europe. Mieux l’association dénonce le plan France Très Haut Débit qui n’est qu’une chimère.

l’UFC-Que Choisir rend publique une étude Logo Fichier PDF sur le déploiement des réseaux de nouvelle génération. Cela concerne par exemple la fibre optique et le câble. Selon ses conclusions les choix politiques et les actions des opérateurs n’améliorent pas « la situation des laissés-pour-compte du numérique », ils creusent les inégalités.

Fracture numérique, 7,5 millions de français sont concernés !

L’Association de consommateurs dénonce une fracture numérique d’une ampleur jugée  « dramatique » . Selon son étude, 11,1 % des consommateurs sont inéligibles à un Internet de qualité. En clair 7,5 millions de consommateurs n’ont pas accès à un débit théorique supérieur à 3 Mbit/s.

Une nouvelle fois les choix d’investir dans les grandes villes déjà équipées pour répondre aux besoins du numérique d’aujourd’hui est critiqué. Ainsi il est justifié

« Notre étude souligne qu’en bénéficiant prioritairement aux villes disposant déjà d’un ADSL de qualité, le déploiement des réseaux de nouvelle génération (fibre optique, câble…) creuse les inégalités territoriales. Preuve en est, le meilleur du très haut débit est accessible pour moins de 1 % des habitants en Creuse ou en Dordogne, alors qu’il l’est pour plus de 90 % des habitants à Paris ou dans les Hauts-de-Seine. »

Le plan France Très Haut Débit, du grand n’importe quoi ?

Le plan France Très Haut Débit vise normalement à couvrir en 2022 100 % de la population en très haut débit, dont 80 % par une offre fibre dite FttH2. Selon l’UFC-Que Choisir le premier objectif reste “incertain” tandis que le second est «  tout simplement illusoire ». L’analyse des investissements met en avant que le déploiement actuel des réseaux ne permettrait d’atteindre qu’en 2035, soit avec 13 ans de retard, les 80% de la population.

La France accuserait un « inacceptable retard » dans le très haut débit par rapport à ses voisins européens (couverture inférieure de 32 points par rapport à l’Espagne, de 37 points par rapport à l’Allemagne, ou encore de 46 points par rapport au Royaume-Uni).

Enfin il n’est pas impossible que ce retard soit à l’origine d’une hausse de l’ensemble des abonnements du marché. L’association explique

“Afin de hâter la construction de ces réseaux, des voix s’élèvent pour réclamer des mesures qui aboutiraient mécaniquement à la hausse des prix des abonnements ADSL dans les zones où des offres FttH sont disponibles. Or, les offres ADSL constituent sur le marché de l’Internet un pivot tarifaire qui limite la capacité des fournisseurs d’accès à Internet d’augmenter les tarifs sur la fibre. Dès lors, toute hausse de leur prix affecterait l’ensemble des offres Internet, quelle que soit la technologie. »

Au fil des mois, la France ne fait que perdre en présence sur cette question de la qualité des accès à Internet. Depuis aout 2017 notre pays ne fait plus partie du TOP 50 des débits Internet.

Steam le confirme, la France fait partie des derniers d’Europe

Un rapide tour sur les derniers chiffres de la plateforme Steam montre que notre pays propose désormais une vitesse moyenne de téléchargement de 12,7 Mbps. Elle est en augmentation depuis l’année dernière. Nous sommes cependant loin de nos voisins européens.

Steam - Débits moyens de téléchargement en septembre 2017

Par exemple le Portugal enregistre du 25.8 Mbps, l’Espagne du 32 Mbps contre du 25,4 Mbps pour le Royaume Unis, 46.4 Mbps pour le Nederland ou encore 22.7 Mbps pour l’Allemagne. Selon Steam, notre pays proposent des débits moyens de téléchargement parmi les plus pauvres d’Europe.

En dehors de la notion de fracture numérique, les choix politiques et les investissements des opérateurs plombent toute une partie de l’économie française. Il est pourtant simple de comprendre que plus les débits sont lents, plus les temps d’attente sont longs et les possibilités restreintes.

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