Revolution 87+ 550 Watts : L'efficacité énergétique en silence - Page 4 sur 6

Enermax est très productif depuis plusieurs mois. Après le lancement de nouveaux boitiers dont le très imposant Fulmo GT, c’est au tour d’une nouvelle famille de blocs d’alimentation de voir le jour. A l’occasion de cette annonce, nous avons eu la possibilité de nous entretenir avec la marque afin d’aborder le thème de la fabrication. Voici une présentation rapide des grandes étapes. Enermax a été fondé le 2 avril 1990. Durant les six premières années, la production des alimentations a eu lieu à Taiwan pour ensuite migrer, en partie, en Chine. La fabrication d’un bloc d’alimentation n’est pas simple, elle réclame une organisation bien particulière en plusieurs étapes. Pour donner vie à une alimentation, tout commence par le PCB. Un PCB est l’abréviation de "Printed Circuit Board" soit un circuit imprimé. Son rôle est de relier électriquement un ensemble de composants électroniques entre eux. Enermax utilise la technique de montage en surface nommée SMT pour Surface Mount Technology. Il s'agit de fixer des composants électroniques à la surface du PCB à l'aide de soudure ou de colle. La procédure se fait par une technique verticale ou horizontale. Ces deux cas des machines différentes sont nécessaires. Avec l’usage de colle à des endroits bien précis, le PCB doit être mis à une température particulière. L’utilisation d'une chambre à chaleur pour activer la colle afin d’assurer une fixation parfaite. Une première procédure de vérification manuelle est alors mise en place. Elle vise à s'assurer qu'aucun composant ne manque ou qu'une mauvaise pièce n'est présente. Une rectification à la main est prévue si un problème est constaté. Une fois cette étape passée avec succès, le PCB rejoint sa ligne d’assemblage. Enermax souligne qu’il est très difficile ici d’automatiser le processus avec des machines. Le travail est long et fastidieux. Chaque PCB continue alors son chemin pour passer au travers d’une machine à souder. Bien qu’une soudure à la main ne peut pas vraiment rivaliser avec une machine, dans certains cas une intervention humaine apporte les dernières touches afin d’améliorer la fiabilité et l’efficacité d'un produit. Nous entrons alors dans la phase de test avec plusieurs postes de contrôle. Le PCB se voit pour la première fois branché au secteur afin de vérifier si la sortie CC est normale ou non, si l’ensemble de composants est correctement monté et les exigences en termes de sécurité remplies. Pour les blocs aux labels 80Plus, chaque unité est testée, et non un échantillon, pour s’assurer que les conditions de la norme (rendement, PFC) sont respectées. De même selon le marché visé (ordinateur de bureau ou serveur), le bloc va subir un test de stress dans des conditions particulières. Cette procédure simule des situations de charge variées. Quel que soit le poste de test, en cas d’anomalie, un retour dans un atelier de réparation est prévu. Enfin un ultime contrôle est mis en place. Des vérification sur plusieurs points sont menées dont le respect de différentes réglementations (pollution électromagnétique, timing, règlementation de sécurité) tout en soumettant le bloc à des vibrations . Une alimentation utilise quasiment tout le temps un ventilateur pour son refroidissement. Ce dernier est conçu sur une autre ligne de montage et nécessite également de nombreuses étapes. En premier, il faut concevoir le câblage du stator. Le stator est la partie stationnaire d'un moteur électrique. Chaque stator n’est pas forcement indique. Sa vitesse va déterminer son câblage. Ensuite, il est posé dans un « bain de soudure » dans le but d’intégrer plus tard son PCB qui profite d’une conception similaire à celle d’un PCB d’alimentation. Selon le modèle de ventilateur, il nécessite parfois des ajustements à la main. Avant le montage final, des vérifications du PCB (par microscope) et du Stator sont faites (Guauss) pour s’assurer d’un bon fonctionnement général et d’une vitesse de rotation bien précise. Selon le type de ventilateur, les solutions Twister par exemple, la mise en place des billes est manuelle tout comme l'assemblage final (anneau magnétique et l’armature du ventilateur). L’opération est délicate et réclame du temps. Les tests finaux sont alors mis en place. Ils visent à vérifier plusieurs aspects, vitesse de rotation, équilibre des lames, fonctionnement des LEDS. Enfin un « burn test » similaire à celui pratiqué pour les blocs d’alimentation sera l’ultime passage. Il permet d’identifier les derniers défauts et de connaître également l’espérance de vie de chaque lot de fabrication. Un peu plus de deux ans après l’inauguration de la famille Revolution et ses premiers modèles 85+, Enermax rafraîchit sa gamme en lançant les Revolution 87+. Le catalogue du constructeur s’enrichit de cinq nouveaux modèles. Les puissances vont de 550 Watts à 1000 Watts. Chaque bloc bénéficie d’une gestion des câbles semi-modulaire et d’une labellisation 80Plus Gold, garant d’un gaspillage énergétique contenu et maitrisé. Le silence s’annonce aussi de la partie puisque la maitrise des pertes énergétiques limite le dégagement de chaleur et donc les besoins en refroidissement. Nous vous proposons le test de la version 550 Watts. Elle est livrée dans un carton relativement modeste en taille avec des dimensions de 32 cm x 23 cm x 9 cm (largeur x hauteur x profondeur). Il ne manque pas de souligner l’obtention du label 80Plus Gold et l’application d’une garantie de 5 ans sur le produit. Un geste pour l’environnement est fait avec l’utilisation d’encre non toxique. Le bloc s’accompagne d’un bundle composé des câbles modulaires, d’une sacoche de rangement, de la visserie et du Cord Guard. Il est dommage qu’un sachet plastique soit utilisé pour les câbles modulaires, ce futur déchet peut vraiment être évité. La Révolution 87+ 550 Watts se présente avec une longueur de 160 mm pour une largeur de 150 mm et une hauteur de 86 mm pour un poids, avec câbles modulaires, de 2 kilogrammes environ. Les versions 750, 850 et 1000 Watts sont plus longues (175 mm) et plus lourdes (2,9 kilogrammes). Elle bénéficie d’un design très travaillé où un revêtement gris métallisé met en valeur les inscriptions dorées sur les côtés et le contour du ventilateur. Ce dernier de type Twist Bearing affiche un diamètre de 139 mm et une vitesse autorégulée en fonction de la chaleur. Il se dissimule sous une large grille où sont indiqués le logo et la dénomination de la marque. Le refroidissement est également assuré par une grille à structure en nid d’abeille à l'arrière. Elle englobe les trois quarts de la surface laissant juste de la place pour le connecteur d’alimentation, un bouton ON/OFF et le dispositif de fixation Cord Guard afin que le câble d’alimentation ne puisse pas être tiré. Enermax a opté pour un système semi modulaire des câbles. Nous avons donc deux faisceaux fixes, le 4+4 broches +12 Volts CPU et le 24 broches +12 Volts pour la carte mère solidaire du bloc. Le reste est confié à sept connecteurs dont cinq de couleur noir dédiés aux unités de stockage, lecteurs optiques et deux en rouge pour l’alimentation de cartes graphiques. Notre version est livrée avec seulement quatre faisceaux modulaires offrant au final deux connecteurs PCIe 6+2 broches, six SATA, six Molex et un floppy. La finition est parfaite avec des câbles entièrement tressés. Sur le haut à gauche, deux modules électroniques indiquent une architecture DC To DC et de façon générale le constructeur souligne l’usage de composants de hautes qualités Sous le capot, nous retrouvons une architecture DC to DC ainsi qu’une organisation autour de trois rails +12 Volts (quatre pour les autres versions). La certification 80 Plus Gold assure un haut rendement de 87% au minimum entre 20 et 100% de charge pour un impératif de 90 % à 50 % de charge. Un rapide tour sur le site 80Plus.org permet de récupérer le certificat de conformité. Il nous apprend que le rendement moyen est de 88,97%. Nous avons également une conformité Erp Lot 6 garante, si la carte mère est compatible, de limiter la consommation résiduelle, ordinateur éteint, sous la barre de 1 watt. L'Erp permettra à terme d'économiser 14 millions de tonnes de CO2. En parallèle, Enermax indique une conception répondant à des normes particulières puisqu’une utilisation 24H/24H, 7 jours sur 7 à une température de 50°C ne lui pose pas de préjudice. Plusieurs technologies l’accompagnent comme le Safeguard, le HeartGuard ou encore le SpeedGuard. Dans l’ordre, le SafeGuard groupe la présence de plusieurs protections (OCP, OVP, UVP, OPP, OTP, SCP et SIP), le HeatGurad est une fonction assurant au ventilateur un fonctionnement durant 30 à 60 secondes lorsque l’ordinateur est éteint ou en veille et enfin le SpeedGuard touche à la gestion de la vitesse du ventilateur afin d’apporter le meilleur compromis entre nuisance sonore et refroidissement. Nous avons relevé plusieurs données : Les fluctuations du +12V et du +5 Volts à l’aide de deux voltmètres digitaux à plusieurs endroits, Les valeurs du PFC, Les nuisances sonores, La consommation électrique globale de la configuration de test. Le PFC et la consommation électrique sont mesurés à l’aide d’un Wattmètre digital aux cours de quatre exercices. Au repos tout d’abord avec le système d’exploitation chargé, mais sans aucune activité, puis lors d’un test processeur à 50% et 100% de sa charge. Puis, nous avons utilisé le logiciel Ozone3D, FurMark 1.9.1, pour solliciter la carte graphique tout en conservant un taux d’occupation CPU à 100 %. Chaque test est répété trois fois et la moyenne est calculée. Vous trouverez aussi une évaluation du coût financier et environnemental sur une année de notre plateforme de test (boitier, alimentation, carte mère….). Nous avons opté pour la configuration de test suivante : Configuration Intel socket LGA2011. Carte mère P9x79, Processeur Intel Core i7-3960x, Kit 4×4 Go Vengeance DDR3 (1600 MHz, 9-9-9-24, 1,5 V), SSD Intel 510 120 Go, Lecteur graveur DVD LG Kit Watercooling Intel. Système d’exploitation : Windows 7 Ultimate 64 bits. Fluctuation des tensions. Nous avons ici d’excellents résultats. La Revolution 87+ 550 Watts encaisse sans aucune difficulté 320 Watts de charge sans faire pâtir la stabilité du +5 Volts et le +12 Volts. Entre le mode idle et le mode burn, les variations sont extrêmement limitées. Nous avons enregistré 0,2% pour le +5 Volts et seulement 0,08% pour le +12 Volts. Valeur du PFC. Avec une labellisation 80Plus, cette valeur doit se situer entre 0,9 et 1 pour une charge comprise entre 20 et 100%. Nous obtenons un PFC variant de 0,91 à 0,96. Notons qu’avec notre configuration haut de gamme nous avons à peine la possibilité d’être dans les 20% de charge minimum en idle. Ceci montre que pour des puissances supérieures il faut, pour être certain de l’action du 80Plus, avoir une configuration plutôt gourmande par exemple avec une alimentation de 700 Watts, 140 Watts en idle sont nécessaires. Nuisances sonores. La présence d’un ventilateur 139 mm thermo régulé et du 80Plus Gold favorisent le silence. Les pertes énergétiques sont minimes ce qui engendre de faibles besoins en refroidissement. De plus, un ventilateur à fort diamètre réclame une vitesse de rotation moindre qu’un 120 mm pour un refroidissement équivalent. Ces deux facteurs conjugués donnent un résultat final parfait. Le silence est de la partie. Cependant, nos tests sont faits à l’air libre. Dans un boitier, si l’alimentation est positionnée sur le haut elle devra faire face à la chaleur de certains composants comme le processeur et la carte graphique. Les nuisances sonores peuvent donc changer. Tout ceci dépend bien évidement de la configuration, des systèmes de refroidissement utilisés et du boitier. Consommations électriques. Le 80Plus Gold garantit un haut rendement entre 20 et 100 % de charge. Au minimum, il doit être de 87% avec la contrainte d’atteindre 90% à 50% de charge. Le résultat est donc là. Nous avons intégré les scores d’une alimentation Lian Li au label 80Plus classique afin de mettre en avant les avantages de la labellisation Gold. La conformité Erp obligatoire permet de faire de réelles économies, ordinateur éteint. Entre un bloc non conforme et un bloc conforme, le gain est ici de 1,9 watt soit environ 8,2 kWh d’économisés par an. Voici une évaluation des économies réalisables avec la Revolution 87+ 550 Watts face à un bloc standard 80 Plus âgé de deux ans. Elles ne sont pas généralisables puisque les gains dépendent directement de la demande et donc de la configuration. Nous supposons une utilisation de 8 heures par jour toute l’année. Le prix du kWh (0,1181 euros TTC) est fourni par EDF, il en va de même pour l’indicateur d’émission de gaz à effet de serre. Nous prenons la moyenne 2010-2011 du relevé suivant, soit la valeur de 37,15 grammes d’équivalent CO2 par kWh. Pour les plus curieux, vous trouverez ici la méthodologie utilisée par EDF pour évaluer le profil environnemental du KWH. Sur une année, les économies réalisables se situent entre 3,8 euros et 7,83 euros pour 1,2 à 2,46 kilogrammes d’équivalent CO2 en moins. La Revolution 87+ 550 Watts est une alimentation haut de gamme signée Enermax. Elle propose une gestion semi modulaire des câbles, un ventilateur de 139 mm et une labellisation 80 Plus Gold. Le niveau de finition est à la hauteur du positionnement du produit tandis qu’elle remplit avec brio son rôle avec notre configuration de test. Les tensions sont parfaitement stables, le rendement imposant et le fonctionnement quasiment inaudible aussi bien au repos qu’en charge. Le bundle comprend une sacoche de rangement tandis que le constructeur applique une garantie de 5 ans. Bref nous avons tous les ingrédients d’un produit presque parfait. Enermax évoque un prix de 129,90 euros. 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Revolution 87+ 550 Watts : L’efficacité énergétique en silence

Jerome G

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