Cartes mères

Test : Carte mère GA-EP35-DS3P de Gigabyte

Ce qui nous intéresse tout particulièrement avec cette carte mère, concerne une toute nouvelle technologie lancée par Gigabyte, dont le but est d’améliorer très significativement la gestion de l’alimentation du processeur.

Dans une configuration informatique, ce qui représente les plus importantes sources de demande énergétique sont le processeur et la carte graphique. Le processeur est exploitable par la carte mère via son socket de fixation, un LGA 775 dans notre cas. Son alimentation est assurée par la carte mère qui dispose pour cela, et nous simplifons le schéma volontairement, de modules de phases au nombre de 6 sur notre GA-EP35-DS3P (ils entourent le socket).

Le processeur n’aime pas le 12 Volts.

La carte mère, accueillant du 12 Volts via l’interrupteur 4-8 broches, utilise un VRM composé en partie de modules de phases afin de découper la tension dans une échelle beaucoup moins importante. Les phases sont comme des robinets qui s’ouvrent et se ferment plus ou moins rapidement afin de laisser passer un débit, ici une tension, adéquate à celle qu’utilise le processeur.

Le découpage occasionne une augmentation de la chaleur.

Par contre, l’ampérage qui est en jeu, représenté par un débit d’électrons, participe à une élévation de la température de chaque phase qui devient alors une source de chaleur, occasionnant des pertes de rendement. La solution est de multiplier le nombre de phases et de les faire fonctionner à tour de rôle, leur laissant ainsi un certain laps de temps d’inactivité pour refroidir. Ce schéma peut être accompagné, pour certains modèles haut de gamme de cartes mères, d’un dispositif de refroidissement, dédié, généralement composé de radiateurs entourant le socket et reliés entre eux par des caloducs.

Suivant la charge du processeur et donc des besoins en ampérage, il est toutefois dommage d’utiliser la totalité des phases disponibles, et une gestion de leur activité est souhaitable, afin de travailler sur la réduction des pertes d’énergie qui en découlent.

Comment Gigabyte souhaite améliorer la gestion de ce schéma d’alimentation ?

L’idée de Gigabyte est de travailler de pair sur tout le schéma d’alimentation, en couplant deux technologies que nous avons déjà citées : L’Ultra durable II et Le Dynamic Energy Saver.

L’Ultra durable II est présenté comme un facteur réduisant les effets d’impédance naturelle des différents composants du circuit d’alimentation CPU, ce qui contribue à réduire les pertes énergétiques, tandis que le D.E.S attaque de front l’alimentation du processeur à des fins d’optimisation des rendements. Le terme rendement est à comprendre dans le sens d’une juste consommation en rapport avec la charge du CPU. Par exemple, pourquoi l’alimenter complètement si ce dernier ne travaille pas ?

L’action du D.E.S se fait au niveau des phases d’alimentation, dont leur gestion devient dynamique. Le nombre de phases actives est alors en fonction de la charge du CPU.

Suivant l’état du processeur, au repos, en demi-charge, ou encore en pleine charge, le D.E.S permet un switch dynamique entre les phases d’alimentation de la zone CPU afin d’optimiser les besoins énergétiques. Il travaille avec les taux d’occupation CPU en octroyant une juste alimentation (multi états) suivant sa charge. De plus, comme dans le cas de l’overcloking, il est aussi possible de jouer sur sa fréquence et sa tension de manière logicielle

Un logiciel spécial et incontournable pour activer le D.E.S

L’activation du D.E.S se fait à l’aide d’un simple clic sous une application spécifique. Son interface est conviviale et claire.

Elle rassemble en un simple coup d’œil de nombreuses informations comme la consommation en temps réel et en Watts du processeur, le cumul des économies liées au D.E.S., le nombre de phases actives et l’état d’activation de la gestion de la fréquence.

Il est même possible d’allumer et d’éteindre un système de LED sur le PCB (lorsqu’il est présent), montrant visuellement les états d’activité des étages d’alimentation. Esthétique en soit, il n’en demeure pas moins qu’allumer des LED pour indiquer le fonctionnement d’une technologie d’économies d’énergie est un peu paradoxal.

L’efficacité du D.E.S. est paramétrable grâce au choix entre trois degrés d’efficacité disponibles sous les appellations : Level 1, 2 et 3. Nous avons bien sûr automatiquement choisi le plus efficace (Level 3)

Le D.E.S oui mais pas en état d’overclocking.

L’activation et la gestion du D.E.S ne sont possibles qu’avec un PC en fonctionnement standard. Par exemple, le logiciel Easy Tune 5 interdit l’accès au mode Overclocking et CIA MIB lorsque le D.E.S. est actif, tandis qu’en état d’overclocking le D.E.S ne peut s’activer.

le logiciel Easy Tune 5 interdit l’accès au mode Overclocking et CIA MIB lorsque le D.E.S est actif

en état d’overclocking le D.E.S ne peut s’activer

en état d’overclocking : E6850 à 3, 6 GHz

La gestion de la fréquence possible mais un résultat à améliorer

Avec le D.E.S, la fréquence du CPU peut aussi être gérée de façon plus intensive qu’avec la technologie C1E (l’Enhanced Intel SpeedStep Technology) d’Intel. En mode idle, nous pouvons voir une fréquence de seulement 998 Mhz avec l’utilisation de Core 2 Duo E6850 là où le C1E offre 2000 Mhz.

Avec le D.E.S, la fréquence du CPU peut aussi être gérée de façon plus intensive qu’avec la technologie C1E (l’Enhanced Intel SpeedStep Technology) d’Intel
Bizarre, CPU-Z concerve une lecture de fréquence à 2000 MHz

Mais les différents tests, que nous avons menés avec l’activation de cette fonction, révèlent qu’elle a une influence négative sur les performances du processeur avec l’activation des technologies EIST et C1E. Sous Super Pi, le calcul de 1 million de décimales prend plus de 3 secondes supplémentaires (20 secondes au lieu de 17 secondes), ce qui représente 15 % d’efficacité en moins.

Il est à espérer que les futures versions du soft D.E.S résolvent ce problème.

Les avantages : Economies et performances

Le D.E.S est présenté par Gigabyte comme un excellent outil augmentant l’efficacité énergétique. Les gains annoncés sont de l’ordre de 20 % en termes de rendement et de 70 % en termes de consommation d’énergie.

Une plus juste distribution du courant se concrétise par des économies, mais également par une diminution de la température de fonctionnement, ce qui a pour effet d’augmenter l’espérance de vie des composants.

Enfin, pour terminer, signalons également que moins consommer, c’est s’assurer d’avoir une facture électrique moins importante et c’est participer activement à protéger notre planète en particulier en combattant le rejet de gaz à effet de serre.

Des annonces prometteuses sur le papier mais, en pratique, qu’en est-il ?

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Jerome G

Issu d’une formation scientifique. Aime l'innovation, la High Tech et le développement durable. Soucieux du respect de la vie privée.

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