Dans ce dossier, GinjFo s’est intéressé à la carte mère ATX MAG B860 Tomahawk Wi-Fi du constructeur MSI. Architecturée autour du chipset milieu de gamme B860, elle se positionne sur l’offre B860 haut de gamme avec un tarif aux alentours de 280 €.
Sa robe sport et racée la destine en priorité aux configurations gaming. Sa mécanique prend en charge toutes les puces Intel LGA 1851 dont le Core Ultra 9 285K mais sans pouvoir exploiter son coefficient multiplicateur débloqué. L’overclocking mémoire est cependant possible en particulier avec l’exploitation des profils XMP 3.0. Elle s’arme de plusieurs ports M.2 dont l’un est câblé en PCIe 5.0 x4, d’un slot PCIe 5.0 x16 , de slots mémoire DDR5 DIMM ou CU-DIMM sans oublier le réseau filaire 2,5 G Ethernet et le Wi-Fi 7.

Nous l’avons mise à l’épreuve pour connaitre son potentiel, son équipement et ses possibilités. Est-elle à la hauteur de son prix ?
MAG B860 Tomahawk Wi-Fi
La belle est livrée dans une boite en carton aux dimensions modestes présentant à l’arrière sa connectique et certaines de ses fonctionnalités. Malgré un prix imposant, le bundle est rudimentaire. Il se compose d’un guide d’installation rapide, d’un avis réglementaire de l’Union Européenne, d’un câble SATA, d’un câble EZ Front Panel, d’un câble EZ Conn 1 vers 2 (V1), d’une antenne Wi-Fi EZ, d’un autocollant de câble, d’un clip EZ M.2 II et d’un clip EZ M.2 Clip II Remover.
Il n’y a pas de clé USB de pilotes ni de manuel décrivant son équipement et ses connecteurs. Ces deux derniers points sont des problèmes car Windows 11 24H2 ne reconnait pas par défaut la solution Wi-Fi. Du coup sans connexion filaire, il faut impérativement un autre PC pour télécharger les drivers depuis le site de MSI, les transférer sur une clé USB puis utiliser cette dernière pour les installer sur la nouvelle configuration.
La carte est au format ATX. Le PCB offre une surface généreuse pour accueillir un équipement relativement complet. Le stockage s’appuie sur trois ports M.2 accompagnés de deux dissipateurs thermiques en aluminium.
Le premier est censé assurer le refroidissement d’un SSD PCIe 5.0 mais à la vue de son architecture et son épaisseur, il est peu probable qu’il puisse remplir sa mission. A cela s’ajoutent quatre ports SATA à 90° afin de profiter et exploiter des disques 2,5 ou 3,5 pouces.

MSI fait l’impasse sur un affichage LED de codes « POST » afin de renseigner l’utilisateur en cas de défaillance. Il n’y a pas non plus de bouton Power ou encore Reset facilitant un redémarrage et une remise à zéro du BIOS en cas de paramétrage problématique. Ce n’est pas surprenant puisque cette plateforme ne s’adresse pas aux overclockers.

Nous retrouvons autour du socket d’imposants dissipateurs thermiques en charge de refroidir certains composants du schéma d’alimentation (VRMs).
La disposition des différentes en-têtes 4-pins pour la gestion de la ventilation du boitier est bien pensée. Nous retrouvons des connecteurs en haut à droite et à gauche et juste sous le socket sur la partie gauche ainsi qu’un sur le bas à droite. Tout ceci permet d’alimenter et de gérer de manière simple des ventilateurs arrière ou haut ou encore en latéral sans oublier des unités avant. Le connecteur CPU Fan assure 2A 24 Watts au maximum contre 3A et 36 Watts pour celui de la pompe et 1A et 1 Watt pour les autres (Chassis Fan). Bien que dépourvu de RGB, la carte est capable de gérer l’éclairage grâce à plusieurs en-têtes RGB à 3 broches et à 4 broches.
MSI déploie également plusieurs systèmes de fixation rapides pour faciliter le montage. Cela concerne par exemple la connectique des antennes, le connecteur PCIe x16 et les slots M.2.
A tout ceci s’ajoutent deux en-têtes USB 2.0 et un connecteur EZ Conn propriétaire unifiant PWM + RVB à 3 broches.
L’alimentation est assurée par un classique ATX 20+4 broches, deux EPS à 8 broches et un PCIe à 8 broches placé sur le bas. Il est présent pour palier à un manque de puissance possible en cas de configuration extrême mettant à rude épreuve la ventilation, l’éclairage RGB et le slot PCIe x16 principal. Exploité, il permet d’assurer une puissance combinée de 240 Watts.
La carte s’arme d’un second port PCIe x16 mais câblé en PCIe 4.0 et un PCIe x1 en PCIe 4.0. Un dissipateur en aluminium est présent au niveau des deux autres emplacements M.2. Par contre attention, MSI utilise un unique pad thermique si bien qu’il est conseillé de le couper en deux pour garder le tampon inutilisé protégé et en bon état si un seul SSD M.2 est présent.

Par contre, nous avons un partage de lignes PCIe. En effet, le slot PCIe x16 câblé en 4x du coté SUD de la carte fonctionne en mode 2x si le slot PCIe Gen 4 x1 est utilisé. Par contre, bonne nouvelle, tous les ports M.2 peuvent être occupés sans partage de lignes. Il est ainsi possible d’exploiter un SSD PCIe 5.0 x4 et deux SSD PCIe 4.0 x4.
L’audio est assurée par une solution Realtek ALC897 désormais ancienne tandis qu’un contrôleur Intel Killer E5000 assure de l’Ethernet 5Gbps. Le réseau sans fil n’est pas oublié avec du Wi-Fi 7 (Killer BE1750x) et du Bluetooth 5.4.

La connectique arrière se compose de boutons Clear CMOS et Flash BIOS, d’un Thunderbolt 4 USB type C, d’un DisplayPort sur USB Type-C, d’un DisplayPort, d’un port HDMI, de quatre ports USB 2.0 Type-A, d’un RJ45, de quatre ports USB Type A 10 Gb/s, d’un port USB Type C 10 Gb/s , de deux connecteurs d’antenne Wi-Fi, de 2 prises audio et d’un S/PDIF optique. Enfin à tout ceci s’ajoutent sur carte un connecteur pour un port USB Type C 10 Gb/s (panneau avant du boitier) et des en-têtes pour profiter d’USB 5 Gb/s et d’USB 2.0.

Enfin terminons cette présentation en nous attardant sur le schéma d’alimentation exploitant 12+1+1+1 phases pour répondre aux besoins des vCore, iGPU, VCCSA et VNNAON. Deux imposants radiateurs en aluminium entourant une partie du socket. Ils assurent le refroidissement de différents composants dont les MOSFET. A noter que 12 phases vCore sont des modèles MPS2414 de 60 A. Enfin le chipset profite d’un petit dissipateur thermique.

Le BIOS
La MAG B860 Tomahawk Wi-Fi profite de la nouvelle interface des BIOS de MSI. Elle profite d’une haute définition afin de proposer un visuel plus net, intuitif et moderne. Il y a eu un important travail autour de l’organisation des informations afin de rendre le paramétrage plus simple et accessible en particulier pour les utilisateurs les moins expérimentés.
Ceci est particulièrement vrai pour l’approche EZ Mode proposant toutes les fonctions essentielles pour configurer rapidement son système. D’un simple clic, il est possible d’activer le profil XMP, de gérer l’ordre de démarrage, de lancer une vérification de SSD et de la mémoire tout en gardant un œil sur la température processeur. C’est une base claire et surtout très pratique pour un premier montage. Elle donne même accès à des Presets afin de profiter du paramétrage par défaut d’Intel, de celui de MSI plus au moins agressif ou encore d’activer l’Unlimited Setting ouvrant toutes les vannes d’une surconsommation. La valeur PL1 est dans ce cas fixée à 4096 Watts tout comme la valeur PL2 (CL : 512 A contre 347 A recommandés par Intel).
Le BIOS dispose d’une fonction Favoris personnalisable, où l’on peut ajouter les paramètres que l’on utilise fréquemment pour y accéder en un éclair. Dans le même esprit, la fonction de Recherche permet de localiser une option dans les menus et d’éviter de parcourir tout le BIOS pour dénicher ce que l’on souhaite modifier.
Il est intéressant de noter que si l’overclocking CPU n’est pas pris en charge une section OC est tout de même proposée. Elle donne accès à certains paramètres du processeur et de la mémoire pour principalement peaufiner la stabilité ou la consommation.
La ventilation profite d’une gestion avancée et personnalisable des ventilateurs avec la possibilité de mettre en place ses propres courbes via une interface graphique intuitive. Enfin MSI a eu la bonne idée d’implanter une fonction récapitulant toutes les modifications apportées aux BIOS lors d’une session.
Protocole de test.
Configuration
- Processeur : Core Ultra 9 285K
- Watercooling : Aorus WaterForce II 360 ICE,
- Mémoire: Kit FURY Renegade DDR5-8400 CL48,
- Carte graphique : GeForce RTX 4090/GeForce RTX 3080 Ti
- Unité de stockage : SSD MP700 Pro SE 4 To de Corsair
- Alimentation : C1500 de NZXT.
Le système d’exploitation est Windows 11 24H2 (64-bit). Nous avons effectué une batterie de benchmarks synthétiques et de mesures de performances sous différents logiciels. Voici une synthèse des applications utilisées.
Benchmarks théoriques.
- PCMark 10,
- CrossMark,
- Procyon Office Productivity
- CrystalDiskMark
- AIDA64extreme,
Les consommations électriques sont prises à l’aide d’un wattmètre. Elles correspondent à la demande globale de la plateforme. Nous avons également testé plusieurs jeux vidéo en 1080p Full Option sans Ray Tracing et sans DLSS.
Les titres sont:
- Far Cry 6,
- Shadow Of The Tomb Raider,
- Watch_Dogs Legion,
- Horizon : Zero Dawn,
- Metro Exodus,
- Cyberpunk 2077.
Consommations électriques.
Les consommations électriques sont mesurées directement à la prise. Il s’agit de la demande énergétique de toute la plateforme incluant le processeur, la carte graphique, le stockage, le système de refroidissement et le bloc d’alimentation.

Selon son niveau de sollicitations, notre plateforme consomme entre 81,2 et 739 Watts. Ce bilan est très proche de celui obtenu avec le duo TUF Gaming B850-Plus WIFI et Ryzen 9 9950X. Le premier poste de consommation est la carte graphique. Ces bilans montrent l’importance de bien choisir l’alimentation. Elle doit s’accompagner d’un rendement élevé pour minimiser au maximum le gaspillage énergétique.
Coûts de fonctionnement et empreinte carbone
Notre base de travail est une utilisation quotidienne de 6 heures par jour, 365 jours par an avec un tarif de 25,16 cts € TTC le kWh facturé.

L’indicateur EDF, en gramme d’équivalent CO2 pour la production de 1 kWh, est fixé à 11,84 grammes (période de juin 2023 à juin 2024). Il est synonyme du taux de rejet de gaz à effet de serre induit par la production de l’électricité consommée.
EDF – Indicateur mensuel d’émissions de gaz à effet de serre de juin 2023 à Juin 2024 (en g équivalent CO2 par KWh).
Avec son bilan énergétique, nous avons un coût d’exploitation annuel compris entre 46 et 415 € pour une empreinte carbone comprise entre 2,1 et 19,2 kg d’équivalent CO2.
Refroidissement.
Comme nous l’avons vu lors de sa présentation, plusieurs dissipateurs thermiques sont présents au niveau des zones les plus chaudes (VRM, Chipset, SSD NVMe).

En charge, les différents éléments de distribution de l’énergie montent en température mais l’aide au refroidissement permet de maitriser les choses. Ainsi le chipset ne dépasse par 43°C et les VRM MOS les 50°C. C’est parfait. Par contre, le radiateur du port M.2 PCIe 5.0 x4 est incapable d’assurer le refroidissement de notre MP700 Pro SE 4 To. En moins de 30 secondes, la barre des 80°C est atteinte et les débits s’effondrent. Il est donc impératif soit de passer à une solution tierce soit d’améliorer de manière importante le flux d’air pour profiter dans le temps des performances de son investissement.
Performance gaming
Voici les différents framerates relevés en 1080p soit du 1920 x 1080 pixels avec des options graphiques au maximum. Il n’y a pas de Ray Tracing ni de DLSS. La carte graphique utilisée est une GeForce RTX 4090.

Nos relevés dévoilent des framerates entre 178 et 271 images par seconde. La puissance est là pour répondre à tous les besoins. En prenant comme référence le bilan assuré par une ROG Maximus Z790 Hero d’Asus équipée d’un Core i9-14900K, notre plateforme est en retrait de 7% en moyenne et derrière le duo Z890 Aorus Elite WIFI7 et Core Ultra 9 285K.
Overclocking
Voici à présent les débits mémoire enregistrés avec l’utilitaire AIDA64 Extreme. Le kit FURY Renegade DDR5-8400 CL48 est exploité à son plein potentiel au travers de son profil XMP 3.0 via le BIOS.

Avec des débits respectifs de 119 et 94 Go/s en lecture et écriture, nous avons une augmentation de la bande passante de presque 26% en lecture et 8% en écriture face à une configuration en DDR5-6400.
Performances des interfaces
Nous avons évalué les débits de différents périphériques de stockage à l’aide de l’utilitaire CrystalDiskMark. Les scores SATA correspondent aux prouesses d’un SSD Crucial MX100 de 512 Go tandis que les interfaces USB 4.0 et USB 3.2 Gen 2 ou Thunderbolt 4, sont évaluées avec un SSD externe Vision Drive 1 To de Gigabyte. Nous utilisons comme unité de démarrage un SSD M.2 2280 NVMe PCIe 5.0 x4 MP700 Pro SE 4 To de Corsair.

La carte permet de profiter de débits musclés. Notre SSD PCIe 5.0 dépasse généreusement les 12 Go/s en lecture et écriture tandis que l’interface Thunderbolt 4 assure 2 Go/s en lecture et écriture en externe. Notre SSD PCIe 4.0 x4 dépasse les 7,3 Go/s en lecture et 6,8 Go/s en écriture. Tout ceci est parfait.
Performances globales de la plateforme.
Voici les scores obtenus avec les benchmarks PCMark 10 et CrossMark. Ils accomplissent différents tests pour évaluer les performances globales d’un PC dans différentes situations comme la bureautique, la création ou encore la production.

Sous PCMark 10, nous retrouvons le profil de la Z890 Aorus Elite WIFI7 avec une petite surprise puisque la plateforme de MSI se positionne légèrement en avance (+0,7%). L’explication vient probablement de l’unité de stockage qui est plus rapide.

Sous Crossmark, le classement est différent sur plusieurs points. Tout d’abord Intel domine avec sa plateforme Z890 équipée d’un Core Ultra 9 285K. Nous sommes en retrait de plus de 3% avec la plateforme MSI B860. L’écart le plus important est observé en Productivité et Réactivité.
Enfin terminons avec un bilan en bureautique. En prenant comme référence les scores décrochés par la plateforme ROG Maximus Z890 HERO (Core Ultra 9 285K + DDR5-6400), la MAG B860 Tomahawk Wi-Fi signe un joli bilan avec des performances identiques dans ce type d’activité.
MAG B860 Tomahawk Wi-Fi, conclusion
MAG B860 Tomahawk Wi-Fi | ||
![]() | ![]() | ![]() |
266 € | 269 € | 284,99 € |
Avec la MAG B860 Tomahawk Wi-Fi, MSI livre une carte mère au positionnement ambitieux, conjuguant une conception soignée, une connectique généreuse et un équipement conséquent notamment avec du Wi-Fi 7 et du Thunderbolt 4. Le design, sobre et efficace, s’accompagne d’une implantation intelligente des connecteurs, d’un BIOS moderne et accessible, et d’un équipement suffisant pour répondre aux besoins d’une configuration musclée, sans pour autant tomber dans les excès de plateformes pensées pour l’overclocking extrême. On apprécie particulièrement la qualité de la gestion de la ventilation, le système de refroidissement des VRM, ainsi que les performances globales qui placent cette carte sur le haut surtout en usage bureautique et gaming. Cependant, tout n’est pas parfait. L’absence de bundle étoffé, notamment d’une clé USB de pilotes ou d’un manuel complet, pénalise l’expérience utilisateur, surtout lorsque Windows 11 ne reconnaît pas par défaut la solution réseau sans fil. L’audio, assuré par une puce vieillissante, fait également pâle figure face aux standards actuels. Autre bémol : le dissipateur thermique du port M.2 PCIe 5.0, clairement en retrait, oblige à recourir à des solutions tierces pour espérer exploiter avec confiance les performances des SSD les plus rapides du marché à l’heure d’écriture de ce test. Au final, cette B860 Tomahawk Wi-Fi est une base solide, à la fois performante et bien pensée pour un usage exigeant mais raisonnable.MAG B860 Tomahawk Wi-Fi
Performance
Equipement / Bundle
Prestation / prix