Politique et économie

Les déchets électriques : une bombe à retardement si rien ne change

L’humanité produit des millions de tonnes de déchets électroniques par an. Il faudrait un train de plusieurs milliers de kilomètres pour pouvoir les transporter.

Le dynamisme du marché de la High Tech  est un eldorado pour chaque constructeur mais les conséquences pour l’environnement sont loin d’être anodines. La quantité de produits électroniques mis au rebut chaque année grimpe aujourd’hui en flèche. Il est estimé qu’entre 20 et 50 millions de tonnes sont produite par an. Aujourd’hui cela représente 5% des déchets solides dans le monde.

En Europe, le taux de croissance est de 3 à 5 % par an soit une évolution trois fois plus rapide que l’ensemble de déchets. Les pays en développement devraient également enregistrer un triplement de leur volume d’ici les cinq prochaines années.

Les chaînes de fabrication de tous ces matériels électriques, électroniques et informatiques, sont situées en très grande partie en Asie. La demande ne cesse d’augmenter mais il faut savoir qu’elle s’accompagne aussi d’un triste record celui du plus fort taux de remplacement. C’est-à-dire qu’une importante part de ce succès ne s’explique pas par l’accès aux nouvelles technologies dans les pays en voie de développement mais par le besoin de remplacer le matériel existent essentiellement dû aux progrès technologiques dont la durée de vie se compte souvent en mois.

Les déchets électroniques : un sacré problème en perspective.

Un ressent rapport de l’UNEP (United Nations Environment Programme) met en garde et souligne une explosion des ventes de téléphones portables, de gadgets et des appareils électriques en Chine, en Inde, en Afrique et en Amérique latine dans les 10 prochaines années.

Si aucune mesure n’est engagée de nombreux pays en voie de développement vont être confrontés à des montagnes de déchets électroniques dangereux aux conséquences graves pour l’environnement et la santé publique.

En Afrique du Sud et en Chine par exemple, le rapport prédit que d’ici 2020 les déchets électroniques issus d’ordinateurs anciens vont bondir 200 à 400 % par rapport à 2007. Ce chiffre atteint les 500% pour l’Inde. Pour cette année en Chine et en Inde, la quantité de téléphones mobiles usagés sera respectivement 7 fois et 18 fois plus élevée qu’en 2007.

La Chine produit déjà environ 2,3 millions de tonnes au niveau national, juste derrière les États-Unis avec environ 3 millions de tonnes.

Les déchets Electroniques : Une mine d’or ?

La fabrication des téléphones mobiles et des ordinateurs personnels consomme aujourd’hui 3% de l’or et l’argent extraits dans le monde chaque année, 13% du palladium et de 15% du cobalt.

Les émissions de CO2 provenant de l’exploitation minière et la production de cuivre et de métaux précieux et rares utilisés dans les équipements électriques et électroniques est estimé à plus de 23 millions de tonnes soit 0,1%  pour cent des émissions mondiales (non compris les émissions liées à l’acier, le nickel ou l’aluminium, ni ceux liés à fabrication de ces dispositifs).

Des solutions sont possibles.

Il est donc urgent de trouver des solutions avec un développement des systèmes de recyclage national et le conversion de certaines technologies de recyclages existantes. Le Brésil, la Colombie, le Maroc, le Mexique ou encore l’Afrique du Sud sont cités comme des lieux à fort potentiel. Il en est de même pour le Kenya, le Pérou, le Sénégal et l’Ouganda qui ont des volumes relativement faibles de déchets électroniques aujourd’hui mais qui risquent d’augmenter dans un avenir très proche.


Recyclage d’écrans CRT

Le rapport incite les pays à mettre en place une gestion des déchets électroniques en s’appuyant sur des organisations existantes travaillant dans ce domaine et celles soutenues par les Nations Unies.

La collecte, le recyclage et la récupération des matériaux précieux sont les solutions pour protéger l’environnement, la santé publique et s’armer d’une nouvelle économie à fort potentiel de développement susceptible d’engendrer d’importants revenus.

Jerome G

Issu d’une formation scientifique. Aime l'innovation, la High Tech et le développement durable. Soucieux du respect de la vie privée.

2 commentaires

  1. Bravo pour votre article !
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