Réseaux

Internet est-il polluant pour la planète ?

Le réseau des réseaux a-t-il un coût énergétique calculable ? Voici une question intéressante afin de savoir comment Internet se comporte vis-à-vis de certaines responsabilités environnementales.

Pour pouvoir répondre à une telle question, il faut en premier définir ce qu’est Internet et à quoi sert-il.

Immatériel au premier contact, Internet est pourtant bien palpable et touchable. Il représente une somme faramineuse d’interconnexions de sous réseaux. Nous l’appelons très souvent « la toile » et ce n’est pas le fruit du hasard puisqu’il prend racine dans l’usage de fibres optiques et de câbles en cuivre dont le rôle est de connecter des infrastructures informatiques et des appareils entre eux comme des datacenter, des centres de calcul, des modems, des routeurs, des antennes etc…

Tous ces appareils ont un besoin vital d’électricité pour fonctionner mais aussi pour être refroidi. Les Datacenter par exemple usent de salles climatisées. Comme vous le savez, produire de l’électricité est encore loin d’être neutre sur l’environnement et le moindre kWh est responsable d’une certaine quantité de gaz à effet de serre produit.

Il est très difficile de donner une valeur puisqu’elle est directement liée au pays où se trouve le matériel. En France, le choix politique de l’usage de centrale nucléaire permet d’abaisser ce chiffre (entre 30 et 60 g le kWh produit) mais d’autres problèmes se posent comme le recyclage du combustible utilisé. Il est admis que l’ensemble des TIC (Technologie de l’Information et de la Communication) sont à l’origine de 2 à 3 % des émissions de CO2 dans le monde soit un chiffre comparable au transport aérien.

En particulier, la télécommunication serait responsable de 37% des émissions de gaz à effet de serre des TIC.

Nous parlons ici que de le l’énergie liée au fonctionnement de la machine Internet, mais pour avoir une empreinte environnementale globale, il faut ajouter les conséquences de la recherche, la conception et la fabrication ainsi que le transport de tous ses équipements.

Selon une étude de INC Que choisir, la demande énergétique de nos chers BOX ADSL en France est équivalente par an à la production continue durant 2,5 mois d’un de nos réacteurs nucléaires, un chiffre qui devrait doubler d’ici la fin de l’année !

La croissance sans faille d’Internet commence à soulever des interrogations sur les coûts énergétiques qui en découlent. Google par exemple, dont le nombre de serveurs dépasse le million commence depuis quelques temps à entrevoir les choses autrement afin de disposer d’avantage d’énergie propre pour son bon fonctionnement. Les bénéfices environnementaux sont louables et peuvent être mis en avant mais l’impact sur le coût de fonctionnement est très loin d’être anodin.

Une estimation du physicien de l’Université de Harvard, Alex Wissner-Gross, souligne qu’un internaute lambda émet entre 0,02 et 0,2 gramme de CO2 à la seconde. Mieux encore, selon lui, par son fonctionnement qui vise avant tout la rapidité de la réponse, Google émet 7 grammes d’émission carbone pour chaque recherche. Un chiffre qui fit toute de suite bondir le géant de la recherche. Toutefois aucune donnée n’est vraiment dévoilée comme s’ il s’agissait de quelque chose d’ultra confidentielle voire de condamnable. Qui n’a rien à cacher, ne cache rien…non ?

Bref, ce petit exemple montre que la pluralité des intervenants, des services, des équipements posent un réel problème dans l’évaluation fiable de la dépense énergétique d’Internet.

Ils touchent aussi bien la distribution des données, et c’est alors un devoir des grandes firmes comme Ericson, Cisco ou encore Junipers, que les boitiers ADLS, les antennes et les centres de données. Il est aussi regrettable qu’aucune réglementation mondiale ne soit étudiée afin de régir efficacement les besoins énergétiques des équipements. Des avancées sont entreprises (Directive Eup, recommandations européennes sur l’efficacité des serveurs, Energy Star Serveur), mais n’oublions pas qu’Internet est mondial.

Il faut donc pour l’instant compter sur la volonté de certains dans la recherche à l’économie et espérer que si législation il y a, nous n’allons pas assister à une délocalisation du matériel vers des contrées moins regardantes. Repousser un problème ne le résoudra jamais.

Pour en savoir d’avantage.

L’EuP (Eco-design of ENERGY USING PRODUCTS) est une nouvelle réglementation européenne dont les objectifs sont d’améliorer l’efficacité énergétique et la protection de l’environnement.

Elle va s’appliquer dans le cadre du marquage CE et concerne les produits consommateurs d’énergie sur tout leur cycle de vie, depuis leur conception et leur fabrication jusqu’à leur fin de vie.

Les constructeurs vont devoir prendre en compte les aspects environnementaux de leurs produits tout au long de leur cycle de vie afin d’apporter des innovations dans la conception pour accroître les performances environnementales. Elle stipule en particulier que “la consommation d’énergie des produits consommateurs d’énergie en mode veille ou arrêt doit être réduite au minimum nécessaire pour leur bon fonctionnement.”

Le 17 décembre 2008, la commission Européenne a adopté la première mesure d’exécution de cette Directive. Elle vise à réduire la consommation d’énergie des équipements “électrodomestiques” et de bureau de 75% en mode standby, et ce, d’ici 2020.

Elle est entrée en vigueur le 7 janvier 2010. La consommation d’énergie des produits en mode standby doit être désormais inférieure à 1 ou 2 Watts. Ces valeurs seront réduites en 2013 à 0.5 Watt et 1 Watt. Plus précisément, la consommation d’énergie des produits mis sur le marché ne doit pas dépasser 1 W pour les modes off, les fonctions de standby/réactivation, et 2 W pour les fonctions d’affichage ou standby/réactivation couplées à des fonctions d’affichage.

Jerome G

Issu d’une formation scientifique. Aime l'innovation, la High Tech et le développement durable. Soucieux du respect de la vie privée.

Un commentaire

  1. Donc les publicitaires devraient payer une taxe carbone, car :
    – ils font augmenter la bande passante (donc le réseau est davantage sollicité, donc consomme plus)
    – leurs pubs animés qui s’exécutent sur les machines client fait davantage consommer ces machines.

    A quant un net sans pubs ?

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